Morse

Défense de morse. Photo : Shutterstock
Défense de morse.
Photo : Shutterstock

Certains seront surpris d’apprendre qu’on peut trouver des os fossilisés de morses primitifs à proximité de fossiles de mammouths laineux et bison des steppes.

Tous les printemps et tous les étés, les vagues de la mer de Beaufort déposent un curieux mélange de fossiles sur les rivages de l’île Herschel, au nord de la côte du Yukon. Ces plages sont parmi les sites fossilifères les plus importants du territoire, et les seuls où on trouve des restes de mammifères marins de l’époque glaciaire.

La vie des morses est très liée aux glaces de l’Arctique. Les banquises mobiles sont parfaites pour la mue, la mise bas et l’élevage des petits ainsi que comme aire de repos entre les sorties en mer à la recherche de nourriture sur les fonds marins peu profonds. Par comparaison à d’autres grands mammifères marins, le morse n’est pas un très bon plongeur; il peut toutefois se rendre jusqu’à 80 mètres de profondeur pour se nourrir. Le morse a une prédilection pour les mollusques, comme les myes, mais il se nourrira aussi d’autres invertébrés, de poisson et parfois même de phoque!

Les seuls prédateurs connus du morse sont l’épaulard (orque), l’ours blanc (ours polaire) et l’homme. Depuis la fin de la préhistoire, la chasse excessive a eu un impact négatif sur les populations du Pacifique et de l’Atlantique, et a mené à la disparition d’une population qui occupait autrefois la région des Provinces maritimes.

Pendant les glaciations du Pléistocène, lorsque les glaciers continentaux couvraient la plus grande partie du Canada, le pont continental de Béring s’était formé et la banquise recouvrait l’océan Arctique pendant toute l’année. Ces changements ont eu un impact spectaculaire sur le morse, repoussant la population loin vers le sud, le long des côtes des États-Unis. On trouve des fossiles de morses de l’époque glaciaire jusqu’en Californie et en Caroline du Sud, bien au-delà de l’aire de répartition actuelle de l’espèce. La division initiale en deux populations, qui allait mener à la formation de deux sous-espèces de morses (morse de l’Atlantique et morse du Pacifique), remonterait à une glaciation, il y a possiblement plus de 150 000 ans.

Histoire du morse au Yukon

Le saviez-vous?

Des motifs particuliers préservés dans les sédiments d’anciens fonds océaniques exposés le long de la côte de l’État de Washington donnent à penser que les morses de l’époque glaciaire creusaient dans la boue avec leurs défenses pour en extraire des myes et d’autres mollusques.

Les fossiles de morses découverts à l’île Herschel ne sont étudiés que depuis peu. On présumait en effet que les premiers os de morses découverts près de l’établissement historique de l’anse Pauline, sur l’île Herschel, appartenaient à des animaux dont la mort était récente, même si les observations de morses dans les eaux de l’île sont rares (la dernière observation documentée par les agents de conservation des parcs territoriaux du Yukon remonte aux environs de 1990, à l’anse Pauline). Au cours des dernières décennies, seulement une douzaine de fossiles de morses ont été trouvés sur l’île Herschel.When the first radiocarbon dates were obtained from the walrus fossils, scientists were surprised to learn that these bones represented animals that were living during the Ice Age, more than 50,000 years ago! Interestingly, since the Arctic was locked in sea ice for most of the Ice Age, these walruses must have been living in the Beaufort Sea when climates were warm, like present day, and the Arctic was ice-free in the summer. The last time sea ice conditions resembled present day, and there was no Bering land bridge, was around 125,000 years ago.

La surprise a donc été grande lorsque les premiers résultats de datation au carbone 14 des fossiles de morses sont parvenus aux scientifiques. Ces os avaient plus de 50 000 ans : ils appartenaient à des animaux de l’époque glaciaire! Fait intéressant, comme l’océan Arctique est demeuré englacé pendant la plus grande partie de l’époque glaciaire, ces morses devaient vivre dans la mer de Beaufort pendant les périodes interglaciaires, lorsque le climat ressemblait à celui d’aujourd’hui et que la banquise arctique fondait en été. Mais ces conditions (mer libre de glaces en été et absence de pont continental de Béring) n’ont pas été réunies depuis environ 125 000 ans.